Charles-BEDOS

BEDOS Charles

  • 59548 Mauthausen
  • Né le 15 avril 1903 à Naples

  • Décédé le 12 mai 1966 à l’âge de 63 ans

Né le 15 avril 1903 à Naples, Charles Bedos prête serment d’avocat devant la Cour d’Appel de Nîmes le 9 juillet 1923 et occupe à trois reprises les fonctions de Bâtonnier.

« On a tué des Allemands hier, je vais sûrement être arrêté. Si je suis arrêté, tu cherches à venir me prendre les clés de la maison. » dit un matin maître Bedos à son épouse, Alix. Ainsi, 6 mois après le procès de Jean Robert et Vincent Faïta, jeunes résistants condamnés à mort pour terrorisme qu’il avait ardemment défendus le 29 octobre 1943, surveillé et dénoncé pour traduction de messages italiens, il est arrêté par la Gestapo. Transféré à Compiègne, au camp Royallieu, il part le 22 mars 1944 pour Mauthausen où il devient le matricule 59 548.

Le 27 aout 1944 il est transféré au Kommando de Melk, où il est voué aux plus pénibles travaux de terrassement : creusement de tunnels, mines, pelles, pioches, marteau piqueur. Dans la nuit du 26 au 27 novembre 1944, il connaît la plus terrible souffrance physique. Vers 9h du soir, leurs chefs considérant qu’à l’appel, la discipline n’avait pas été suffisante, décident de les punir, leur ordonnant de se déshabiller, donnant des coups de schalgue pour accélérer. Ils passent 8 heures dehors dans le froid, par – 6° – 10°, paralysés et figés, jusqu’à 5h le matin. Des dizaines de ses camarades perdent la vie.

En avril 1945, il est envoyé au Kommando d’Ebensee. Sur le chemin quotidien qui sépare le camp du tunnel en train d’être aménagé et traverse le petit village, ce premier prix du Conservatoire de piano qu’il était, dans ses habits de bagnard, entendait jouer du piano. A la libération des camps, le 6 mai 1945, les Américains donnaient des tickets de nourriture et de réquisition. Maître BEDOS prit alors un camion, réquisitionna le piano et le fit monter au camp. Et il se mit à jouer devant les rescapés, en hommage aux disparus.

De nombreux témoignages attestent du soutien qu’il a apporté durant cette période à ceux qui l’entouraient : « lorsque la faim leur torturait l’esprit, il leur évadait les pensées en leur racontant quelques causes célèbres des annales judiciaires »

Libéré, il retrouve Nîmes et les siens le 15 mai 1945.

Maître Charles Bedos devient le président de la section départementale de la FNDIRP créée par son épouse et à ce titre, rencontre les survivants de cette barbarie afin de témoigner.

Le 1er septembre 1945, dans les arènes de Nîmes, il prononce un discours mémorable aux côtés de Pierre Bourdan, Jean Oberlé, tous deux journalistes à la radio de Londres.

Sa demeure nîmoise, rue Feuchères devient un lieu de prise en charge des déportés gardois par la croix rouge.

Affaibli par de graves atteintes physiques, séquelles de sa déportation, il décède le 12 mai 1966 à l’âge de 63 ans.

Son épouse Alix n’a eu de cesse jusqu’à la fin de sa vie de contribuer au devoir de mémoire.

Oria et Jean-Paul Boré

Sources :

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.
Charles-BEDOS

BEDOS Charles

  • 59548 Mauthausen
  • Né le 15 avril 1903 à Naples

  • Décédé le 12 mai 1966 à l’âge de 63 ans

Né le 15 avril 1903 à Naples, Charles Bedos prête serment d’avocat devant la Cour d’Appel de Nîmes le 9 juillet 1923 et occupe à trois reprises les fonctions de Bâtonnier.

« On a tué des Allemands hier, je vais sûrement être arrêté. Si je suis arrêté, tu cherches à venir me prendre les clés de la maison. » dit un matin maître Bedos à son épouse, Alix. Ainsi, 6 mois après le procès de Jean Robert et Vincent Faïta, jeunes résistants condamnés à mort pour terrorisme qu’il avait ardemment défendus le 29 octobre 1943, surveillé et dénoncé pour traduction de messages italiens, il est arrêté par la Gestapo. Transféré à Compiègne, au camp Royallieu, il part le 22 mars 1944 pour Mauthausen où il devient le matricule 59 548.

Le 27 aout 1944 il est transféré au Kommando de Melk, où il est voué aux plus pénibles travaux de terrassement : creusement de tunnels, mines, pelles, pioches, marteau piqueur. Dans la nuit du 26 au 27 novembre 1944, il connaît la plus terrible souffrance physique. Vers 9h du soir, leurs chefs considérant qu’à l’appel, la discipline n’avait pas été suffisante, décident de les punir, leur ordonnant de se déshabiller, donnant des coups de schalgue pour accélérer. Ils passent 8 heures dehors dans le froid, par – 6° – 10°, paralysés et figés, jusqu’à 5h le matin. Des dizaines de ses camarades perdent la vie.

En avril 1945, il est envoyé au Kommando d’Ebensee. Sur le chemin quotidien qui sépare le camp du tunnel en train d’être aménagé et traverse le petit village, ce premier prix du Conservatoire de piano qu’il était, dans ses habits de bagnard, entendait jouer du piano. A la libération des camps, le 6 mai 1945, les Américains donnaient des tickets de nourriture et de réquisition. Maître BEDOS prit alors un camion, réquisitionna le piano et le fit monter au camp. Et il se mit à jouer devant les rescapés, en hommage aux disparus.

De nombreux témoignages attestent du soutien qu’il a apporté durant cette période à ceux qui l’entouraient : « lorsque la faim leur torturait l’esprit, il leur évadait les pensées en leur racontant quelques causes célèbres des annales judiciaires »

Libéré, il retrouve Nîmes et les siens le 15 mai 1945.

Maître Charles Bedos devient le président de la section départementale de la FNDIRP créée par son épouse et à ce titre, rencontre les survivants de cette barbarie afin de témoigner.

Le 1er septembre 1945, dans les arènes de Nîmes, il prononce un discours mémorable aux côtés de Pierre Bourdan, Jean Oberlé, tous deux journalistes à la radio de Londres.

Sa demeure nîmoise, rue Feuchères devient un lieu de prise en charge des déportés gardois par la croix rouge.

Affaibli par de graves atteintes physiques, séquelles de sa déportation, il décède le 12 mai 1966 à l’âge de 63 ans.

Son épouse Alix n’a eu de cesse jusqu’à la fin de sa vie de contribuer au devoir de mémoire.

Oria et Jean-Paul Boré

Sources :

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