BACCARELLI François

  • 81196 Buchenwald

  • Né le 27 janvier 1925 à Cannes

  • Décédé le 21 mars 2012 à Marseille

Il est le fils de Xavier et d’Adèle Ferren. Avant les hostilités il réside à Béziers (Hérault) où il est boucher et il habite rue Victor Hugo lors de son arrestation. Alors qu’il est réfractaire au STO et membre d’un corps franc de la résistance, Il est arrêté à la suite d’une dénonciation [i] le 7 juillet 1944 à Béziers par la milice, chez son chef de groupe Charles Casimir, après un transport d’armes pour le compte de la résistance. Charles Casimir et ses 2 fils seront eux aussi déportés en Allemagne.
Il est conduit à la villa Guy à Béziers, siège de la gestapo et transféré à la caserne Du Guesclin avant d’être envoyé à Compiègne, d’où il est déporté par convoi I.265 du 17 août 1944 à destination de Buchenwald sous le matricule 81196. Il est affecté au kommando Gandersheim [ii] le 2 octobre 1944. Lors d’une marche de la mort en avril 1945, il réussit à s’enfuir du convoi le transportant à Dachau mais il est repris. Il est finalement libéré par les troupes Russes vers Budejovice fin mai 1945 et rapatrié par avion vers Lyon le 1 juin 1945.

Un mois après sa libération, il épouse Odette Auzer, le 5 juillet 1945 à Béziers et habitera chemin de la Dugasse à Saint-Florent-sur-Auzonnet (Gard) et Villeneuve les Avignon (Gard) où il est employé SNCF au dépôt SNCF d’Avignon en 1953.

Très impliqué dans le devoir de mémoire, jusqu’en 2011, c’est lui qui prend la parole au monument aux morts de Villeneuve les Avignon, à l’occasion des commémorations de la déportation.
Il décède le 21 mars 2012 à Marseille et obtiendra le statut de déporté résistant.

André FRANCISCO

Sources :

Dossier SHD Caen : 21 P 700 755
Archives Arolsen ; Mémorial FMD ; articles midi libre
L‘espèce humaine de Robert Antelme : « À nous-mêmes ce que nous avions à dire commençait alors à nous paraître inimaginable », écrit Robert Antelme pour montrer la difficulté de parler au retour de la déportation. Et pourtant, L’Espèce humaine tente de mettre en mots une tentative bien réelle de la déshumanisation


[1] Son dénonciateur J.Y sera condamné à 5 ans de prison après la libération

[2] Le kommando de Gandersheim situé à 80 km au sud-ouest de Brunswick, ouvre au début du mois d’octobre 1944. Les détenus travaillent dans une usine à la fabrication de carlingues d’avions Heinkel. Ils sont plus de 500 en janvier 1945 et sont évacués dans les premiers jours d’avril 1945.

L’odyssée de Gandersheim est précisément décrite dans le livre de Robert Antelme (l’espèce humaine : le kommando est censé produire des carlingues d’avion Heinkel qui s’avèreront inutilisables. Les conditions de vie dans ce camp sont épouvantables : « rationnellement privés de nourriture » et réduits à manger des épluchures, dévorés par les poux, atteints pour beaucoup de dysenterie et contraints de faire leurs besoins à la vue de tous, les « copains », principalement des détenus « politiques », sont en outre en butte aux brimades et aux coups des kapos, la plupart condamnés de droit commun et chargés par les SS de les surveiller et de les affamer. Le travail en usine place les déportés sous l’autorité de civils, qui, à quelques exceptions près, font preuve à leur égard d’une violence qui n’a rien à envier à celle des kapos. Dans cet enfer où la survie est la seule révolte possible« militer, ici, c’est lutter raisonnablement contre la mort », quelques rares moments de grâce surviennent :  l’évocation de souvenirs autour du poêle la nuit de Noël, une « séance récréative » organisée par un jeune professeur, Gaston Riby, où l’on chante et dit des poèmes…Début avril, à l’approche des Alliés, les SS décident d’abandonner le camp en emmenant les détenus, après avoir assassiné dans un bois ceux qui sont trop faibles ou malades. La colonne d’environ 450 hommes se met en mouvement pour un long trajet, qui va durer dix jours. Au cours de cette marche épuisante, les hommes qui tombent sont tués aussitôt par les kapos. Les survivants, contraints de manger des biscuits pour chiens, puis de la fécule de pomme de terre, sont tous malades. La colonne erre sans but, et finit par arriver à Bitterfeld. L’ordre est alors donné de les emmeneren train jusqu’au camp de Dachau. Entassés par cinquante dans des wagons, dans un état de faiblesse physique et morale extrême, 150 hommes arriveront vivants à Dachau le 27 avril, après treize jours vécus dans un état second. Robert Antelme écrira : « C’est parce que nous sommes des hommes comme eux que les SS seront définitivement impuissants devant nous. C’est parce qu’ils auront tenté de mettre en cause l’unité de cette espèce qu’ils seront finalement écrasés ».
Le camp sera libéré par les américains effarés le 29 avril 1945.

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

BACCARELLI François

  • 81196 Buchenwald

  • Né le 27 janvier 1925 à Cannes

  • Décédé le 21 mars 2012 à Marseille

Il est le fils de Xavier et d’Adèle Ferren. Avant les hostilités il réside à Béziers (Hérault) où il est boucher et il habite rue Victor Hugo lors de son arrestation. Alors qu’il est réfractaire au STO et membre d’un corps franc de la résistance, Il est arrêté à la suite d’une dénonciation [i] le 7 juillet 1944 à Béziers par la milice, chez son chef de groupe Charles Casimir, après un transport d’armes pour le compte de la résistance. Charles Casimir et ses 2 fils seront eux aussi déportés en Allemagne.
Il est conduit à la villa Guy à Béziers, siège de la gestapo et transféré à la caserne Du Guesclin avant d’être envoyé à Compiègne, d’où il est déporté par convoi I.265 du 17 août 1944 à destination de Buchenwald sous le matricule 81196. Il est affecté au kommando Gandersheim [ii] le 2 octobre 1944. Lors d’une marche de la mort en avril 1945, il réussit à s’enfuir du convoi le transportant à Dachau mais il est repris. Il est finalement libéré par les troupes Russes vers Budejovice fin mai 1945 et rapatrié par avion vers Lyon le 1 juin 1945.

Un mois après sa libération, il épouse Odette Auzer, le 5 juillet 1945 à Béziers et habitera chemin de la Dugasse à Saint-Florent-sur-Auzonnet (Gard) et Villeneuve les Avignon (Gard) où il est employé SNCF au dépôt SNCF d’Avignon en 1953.

Très impliqué dans le devoir de mémoire, jusqu’en 2011, c’est lui qui prend la parole au monument aux morts de Villeneuve les Avignon, à l’occasion des commémorations de la déportation.
Il décède le 21 mars 2012 à Marseille et obtiendra le statut de déporté résistant.

André FRANCISCO

Sources :

Dossier SHD Caen : 21 P 700 755
Archives Arolsen ; Mémorial FMD ; articles midi libre
L‘espèce humaine de Robert Antelme : « À nous-mêmes ce que nous avions à dire commençait alors à nous paraître inimaginable », écrit Robert Antelme pour montrer la difficulté de parler au retour de la déportation. Et pourtant, L’Espèce humaine tente de mettre en mots une tentative bien réelle de la déshumanisation


[1] Son dénonciateur J.Y sera condamné à 5 ans de prison après la libération

[2] Le kommando de Gandersheim situé à 80 km au sud-ouest de Brunswick, ouvre au début du mois d’octobre 1944. Les détenus travaillent dans une usine à la fabrication de carlingues d’avions Heinkel. Ils sont plus de 500 en janvier 1945 et sont évacués dans les premiers jours d’avril 1945.

L’odyssée de Gandersheim est précisément décrite dans le livre de Robert Antelme (l’espèce humaine : le kommando est censé produire des carlingues d’avion Heinkel qui s’avèreront inutilisables. Les conditions de vie dans ce camp sont épouvantables : « rationnellement privés de nourriture » et réduits à manger des épluchures, dévorés par les poux, atteints pour beaucoup de dysenterie et contraints de faire leurs besoins à la vue de tous, les « copains », principalement des détenus « politiques », sont en outre en butte aux brimades et aux coups des kapos, la plupart condamnés de droit commun et chargés par les SS de les surveiller et de les affamer. Le travail en usine place les déportés sous l’autorité de civils, qui, à quelques exceptions près, font preuve à leur égard d’une violence qui n’a rien à envier à celle des kapos. Dans cet enfer où la survie est la seule révolte possible« militer, ici, c’est lutter raisonnablement contre la mort », quelques rares moments de grâce surviennent :  l’évocation de souvenirs autour du poêle la nuit de Noël, une « séance récréative » organisée par un jeune professeur, Gaston Riby, où l’on chante et dit des poèmes…Début avril, à l’approche des Alliés, les SS décident d’abandonner le camp en emmenant les détenus, après avoir assassiné dans un bois ceux qui sont trop faibles ou malades. La colonne d’environ 450 hommes se met en mouvement pour un long trajet, qui va durer dix jours. Au cours de cette marche épuisante, les hommes qui tombent sont tués aussitôt par les kapos. Les survivants, contraints de manger des biscuits pour chiens, puis de la fécule de pomme de terre, sont tous malades. La colonne erre sans but, et finit par arriver à Bitterfeld. L’ordre est alors donné de les emmeneren train jusqu’au camp de Dachau. Entassés par cinquante dans des wagons, dans un état de faiblesse physique et morale extrême, 150 hommes arriveront vivants à Dachau le 27 avril, après treize jours vécus dans un état second. Robert Antelme écrira : « C’est parce que nous sommes des hommes comme eux que les SS seront définitivement impuissants devant nous. C’est parce qu’ils auront tenté de mettre en cause l’unité de cette espèce qu’ils seront finalement écrasés ».
Le camp sera libéré par les américains effarés le 29 avril 1945.

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