RECHERCHEZ
Otto Baruch naît le 20 mai 1890 à Vienne (Autriche), où ses parents se sont mariés le 23 mai 1886. Son père, Moriz Baruch est originaire de la capitale autrichienne. Sa mère, Jetti Nussbaum est née à Holleschau (aujourd’hui Holesov, Tchéquie), ville située au nord de l’empire austro-hongrois, où vivait une importante communauté juive. Il est le seul descendant de la famille, ses parents ayant perdu très jeune un enfant né en 1888.
Célibataire, Otto s’installe comme typographe à Vienne. Mais il semble qu’il soit devenu ensuite fonctionnaire. Dans les années 1930, il habite au 72 Untergasse, Vienne 12[i] .
A la suite de son annexion par l’Allemagne (Anschluss), l’Autriche devient dès le printemps 1938 une région pionnière pour les persécutions juives. Cela commence notamment par un décret imposant à tous les fonctionnaires de prêter serment à Hitler. Tout refus d’obtempérer entraîne automatiquement la révocation. Mais, il est interdit aux juifs de prêter serment : ils sont ipso facto aussitôt démis de leurs fonctions [ii] . Otto se retrouve ainsi au chômage.
C’est probablement à la suite de la terrible « Nuit de Cristal »[iii] du 9 au 10 novembre qu’Otto est arrêté et déporté à Dachau (matricule 24659), au mois de novembre. Ce point culminant des nombreux pogroms contre la population juive autrichienne, vaut à près de 11.000 hommes d’être déportés en Allemagne, précisément à Dachau. Les informations qu’Otto donne à son arrivée au camp, ne sont guère fiables : il se dit fonctionnaire « à la retraite » (à 48 ans…), « divorcé », sans enfants et de « religion catholique ».
Il est libéré au bout d’un mois, le 23 décembre. Cependant, les autorités l’incitent fortement à quitter le pays. En effet, il y a alors à Vienne un Bureau Central pour l’émigration juive, dirigé par Adolf Eichmann. Son but est de taxer tous les juifs souhaitant émigrer. Il est probable qu’Otto, saisisse cette opportunité pour fuir en France.
Au moment de l’Occupation, il se trouve à Nîmes. Son adresse est 3 ter rue Pavée (maintenant rue Pelloutier), en juin 1941. On ne sait s’il intègre à un moment ou un autre un Groupement de Travailleurs Étrangers (GTE – centres de travail créés par Vichy qui permettent que soient surveillés les réfugiés étrangers). Toujours est-il qu’il est arrêté à Nîmes début août 1942, comme bon nombre de juifs, raflés par la police française aux ordres de Vichy.
Il est ensuite interné au Camp des Milles, à côté d’Aix-en-Provence, puis envoyé à Drancy, le 24 août 1942. Quatre jours après, il est déporté vers Auschwitz par le convoi 25. Convoi qui comporte, outre des enfants et quelques femmes, une majorité d’hommes juifs (987), provenant de différents GTE de la zone encore non occupée. Sa trace se perd à partir de ce moment. Sans doute a-t-il été, à 52 ans, gazé dès son arrivé au camp.
Gérard Krebs et Marie Balta
Sources :
Archives historiques de Caen. Site Arolsen
Archives Départementales du Gard : recensement des juifs du Gard
Site Geni https://www.geni.com/people/Otto-Baruch/6000000189429661836
Site KZ-Gedenkstätte, Dachau
[1] On lui connaît aussi comme adresse en 1938 : Feldgasse 23/13, Wien 8 (cf. Dokumentationarchiv des Österreichischen Widerstandes https://www.auschwitz.at/detail-view-prisoner/680)
[2] Cf. https://shs.cairn.info/revue-d-histoire-de-la-shoah-2006-2-page-111?lang=fr
RECHERCHEZ
Otto Baruch naît le 20 mai 1890 à Vienne (Autriche), où ses parents se sont mariés le 23 mai 1886. Son père, Moriz Baruch est originaire de la capitale autrichienne. Sa mère, Jetti Nussbaum est née à Holleschau (aujourd’hui Holesov, Tchéquie), ville située au nord de l’empire austro-hongrois, où vivait une importante communauté juive. Il est le seul descendant de la famille, ses parents ayant perdu très jeune un enfant né en 1888.
Célibataire, Otto s’installe comme typographe à Vienne. Mais il semble qu’il soit devenu ensuite fonctionnaire. Dans les années 1930, il habite au 72 Untergasse, Vienne 12[i] .
A la suite de son annexion par l’Allemagne (Anschluss), l’Autriche devient dès le printemps 1938 une région pionnière pour les persécutions juives. Cela commence notamment par un décret imposant à tous les fonctionnaires de prêter serment à Hitler. Tout refus d’obtempérer entraîne automatiquement la révocation. Mais, il est interdit aux juifs de prêter serment : ils sont ipso facto aussitôt démis de leurs fonctions [ii] . Otto se retrouve ainsi au chômage.
C’est probablement à la suite de la terrible « Nuit de Cristal »[iii] du 9 au 10 novembre qu’Otto est arrêté et déporté à Dachau (matricule 24659), au mois de novembre. Ce point culminant des nombreux pogroms contre la population juive autrichienne, vaut à près de 11.000 hommes d’être déportés en Allemagne, précisément à Dachau. Les informations qu’Otto donne à son arrivée au camp, ne sont guère fiables : il se dit fonctionnaire « à la retraite » (à 48 ans…), « divorcé », sans enfants et de « religion catholique ».
Il est libéré au bout d’un mois, le 23 décembre. Cependant, les autorités l’incitent fortement à quitter le pays. En effet, il y a alors à Vienne un Bureau Central pour l’émigration juive, dirigé par Adolf Eichmann. Son but est de taxer tous les juifs souhaitant émigrer. Il est probable qu’Otto, saisisse cette opportunité pour fuir en France.
Au moment de l’Occupation, il se trouve à Nîmes. Son adresse est 3 ter rue Pavée (maintenant rue Pelloutier), en juin 1941. On ne sait s’il intègre à un moment ou un autre un Groupement de Travailleurs Étrangers (GTE – centres de travail créés par Vichy qui permettent que soient surveillés les réfugiés étrangers). Toujours est-il qu’il est arrêté à Nîmes début août 1942, comme bon nombre de juifs, raflés par la police française aux ordres de Vichy.
Il est ensuite interné au Camp des Milles, à côté d’Aix-en-Provence, puis envoyé à Drancy, le 24 août 1942. Quatre jours après, il est déporté vers Auschwitz par le convoi 25. Convoi qui comporte, outre des enfants et quelques femmes, une majorité d’hommes juifs (987), provenant de différents GTE de la zone encore non occupée. Sa trace se perd à partir de ce moment. Sans doute a-t-il été, à 52 ans, gazé dès son arrivé au camp.
Gérard Krebs et Marie Balta
Sources :
Archives historiques de Caen. Site Arolsen
Archives Départementales du Gard : recensement des juifs du Gard
Site Geni https://www.geni.com/people/Otto-Baruch/6000000189429661836
Site KZ-Gedenkstätte, Dachau
[1] On lui connaît aussi comme adresse en 1938 : Feldgasse 23/13, Wien 8 (cf. Dokumentationarchiv des Österreichischen Widerstandes https://www.auschwitz.at/detail-view-prisoner/680)
[2] Cf. https://shs.cairn.info/revue-d-histoire-de-la-shoah-2006-2-page-111?lang=fr